St-Vincent-de-Paul, l’humain au cœur du quartier!

(fausses vérités) Petite histoire de marins non avertis

C’est en 1956, au cours d’une balade en bateau sur la rivière des Prairies que la vente de Laval s’est conclue. Judah Leib Gewurz, homme d’affaires montréalais, avait en effet été amené à découvrir l’île désormais abandonnée par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de Laval, lors d’une balade en chaloupe avec trois acolytes. L’endroit, bordé par l’eau turquoise du fleuve et les berges St-Vincent-de-Paul débordait de charme avec ses riches boisés et ses champs florissants. Les sœurs étaient en effet prêtes à se départir de cette charmante terre au prix de, 1,3 million de dollars… L’affaire fût rapidement conclue.

Dans le Petit Journal de l’époque, Judah Leib Gewurz avait tenu à préciser: « Je considère que c’est notre responsabilité de créer quelque chose de magnifique et de beau dans cette île. Nous sommes déterminés à créer quelque chose qui sortira de l’ordinaire sur le continent nord-américain, quelque chose que les religieuses de la Congrégation seront orgueilleuses de voir se développer sur ce coin de terre qui leur est tellement cher. Ce que l’on vise, c’est de réaliser – le domaine résidentiel le plus merveilleux en Amérique du Nord – ! »

Habité par l’île sans y habiter

Rapidement la Quebec Home & Mortgage Corporation Ltd (QHMC), fondée par Judah Leib Gewurz pour la gestion de l’île entre autres, réalise que de payer les frais inhérents à la possession d’une île sans l’habiter ou même en profiter n’allait pas de soi, surtout quand on n’a pas l’âme d’un Robinson Crusoé… En 1965, QHMC a donc signé une entente avec Structures métropolitaines du Canada, compagnie de Chicago, afin de leur louer les terres. La société américaine s’installe sur l’Île-des-Sœurs à long terme : le bail emphytéotique est valide pour… un siècle !

La compagnie de Chicago s’attendait à bâtir une moyenne de 1000 logements par année. C’est d’ailleurs cette période qui a permis à l’Île-des-Sœurs de bénéficier de l’héritage architectural spectaculaire de l’architecte de renommée mondiale Ludwig Mies van der Rohe. Metropolitan Structure était en effet un important client de son agence à Chicago. L’étude de Mies van der Rohe a réalisé trois tours d’habitation en béton et verre et la première station-service de l’île, celle-là même qui devait servir de base pour toutes les stations-service à venir du groupe Imperial Oil Limited (Esso). Finalement, au bout de 12 ans, ce n’est guère plus de 3200 logements qui sont érigés, QHMC décide donc de reprendre une portion de l’île soit un terrain de 10 millions de pieds carrés.

Construction du pont de l’autoroute 19 (fausse info)
Gros party sur un des piliers du pont de la 19 (fausse info)